Du sourire d’un petit enfant, à une cascade au cœur de la forêt, le Togo se révèle comme le pays des petits miracles, une pierre précieuse étincelant au bord des eaux azurées du golfe du Bénin en Afrique Occidentale. C’est l’un des plus petits pays d’Afrique, mais ne vous y tromper pas, le Togo est la preuve que ce qui est petit est meilleur !
A l’intérieur des frontières existent toute une variété de peuples, de cultures et de splendeurs naturelles qui représentent tout ce que l’Afrique Occidentale a de mieux à offrir.La topographie va du littoral bordé de cocotiers rappelant le Pacifique Sud, aux montagnes verdoyantes, aux collines ondulées, aux vallées pittoresques, aux plateaux étendus, aux rivières qui ondulent et aux lagunes paisibles. A l’extrême nord, les savanes foisonnent d’animaux sauvages.
Cette diversité étonnante justifie la description du Togo comme une « Afrique en miniature ». Pays étroit, tout en longueur, avec 45 km de plages bordées de cocotiers, son territoire s’étend au nord sur plus de 600km. La côte est en réalité une large bande de terre sablonneuse séparée de l’intérieur par toute une série de lagunes qui se gonflent pour former le lac Togo. Au Nord, s’élèvent des montagnes qui atteignent environ 1000m de haut. Plus au nord, les terres arables des plateaux centraux font place à la région de l’élevage puis aux savanes semi-arides du Sahel, en bordure du désert du Sahara.
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L'histoire du Togo
Histoire ancienne
Comme la plupart des pays d’Afrique, l’histoire du Togo a débuté par des migrations de peuples à la recherche de contrées plus accueillantes et plus sûres. Parmi les premiers colons, on trouve les Kabyés et les Lambas, peuplades qui vinrent du nord entre le 7 ème et le 12 ème siècle en même temps que les tribus Tamberma, Akposso et Bassar. Les Ewe, l’un des plus grands groupes du Togo, vinrent du sud-ouest du Nigeria et s’établirent d’abord dans la vallée du Mono, qui devint un centre important au 16 ème siècle pour le commerce et l’agriculture. De là, les Ewe se déplacèrent d’abord vers la zone de Notsé, puis vers celle de Kpalimé, jusqu’au littoral et enfin l’actuel Ghana. D’autres groupes suivirent. Les Guins arrivèrent au 17 ème siècle en provenance du Ghana actuel. Les Tchokossi arrivèrent à peu près à la même époque de la région de Côte d’Ivoire, et les Mobas depuis la zone du Sahel au Burkina Faso.
La traite négrière et les premiers commerçants européens
Les commerçants européens vinrent d’abord sur les côtes au 15ème siècle pour y trouver des esclaves. En tête il y avait les Portugais, suivis par les Danois, les Allemands, les Français et les Britanniques. C’est ainsi qu’au 18 ème siècle des milliers de personnes furent enlevées pour travailler dans les plantations du Nouveau Monde.Vers la fin du 18 ème siècle pourtant, des esclaves affranchis au Brésil commencèrent à revenir s’installer sur la côte où ils s’établirent avec des descendants des commerçants portugais. Les « Brésiliens » comme on les appelait, pratiquèrent eux-mêmes la traite des noirs avec l’Europe et le Brésil et importèrent du tabac et du rhum du Brésil.
Au fil des ans, les Européens établirent des comptoirs sur la côte mais ce ne fut qu’à partir de 1884 qu’ils acquirent la tête de pont qui devait conduire à la colonisation.
Cette année-là, un diplomate allemand, Gustav Nachtigal, arriva dans un petit village appelé Togo, sur les rives d’un lac (maintenant le Lac Togo) au nord de la plage. Il signa un traité avec le Chef traditionnel Mlapa, qui accordait à l’Allemagne des droits commerciaux dans la région et qui mena très vite à la création du Togo allemand. Le nom du petit village sur le lac devint celui de la région et le village fut rebaptisé Togoville.
La colonisation allemande
Aného devint la capitale du Togo allemand en 1887. A la fin du 19 ème siècle l’emprise allemande s’étendait au Nord jusqu’à Sokodé. En 1887, les Allemands changèrent de capitale qui devint Lomé sur la côte. Sous la domination allemande, le Togo devint la « colonie modèle » de l’Allemagne en Afrique. Elle reposait sur la création de plantations et sur l’exportation de denrées alimentaires et d’huile de palme.
Pour faciliter ce commerce, les Allemands construisirent trois lignes de chemin de fer : la ligne du coprah jusqu’à Aného, la ligne du café et du cacao jusqu’à Kpalimé, et la ligne du coton jusqu’à Blitta (centre du pays). Tous les terminus aboutissaient au wharf de Lomé qui fut construit en 1904. Les Allemands construisirent une base importante à Kamina, ville située à 180 km au nord de Lomé. Dotée d’un aéroport et d’une puissante station émettrice, la base de Kamina fut un chaînon de premier plan entre Berlin, le Togo et la flotte allemande. La colonie modèle eut une fin brutale dès le début de la première guerre mondiale.
La colonisation allemande
Par une action combinée, les troupes britanniques et françaises encerclèrent la colonie allemande. En infériorité numérique, les Allemands abandonnèrent Lomé pour se consacrer à la défense de leur base de Kamina. Après deux semaines de résistance, les troupes allemandes se résignèrent à l’abandon de leur base. C’est ainsi que prit fin le 26 août 1914 la colonisation allemande.
Du protectorat à l’indépendance le Royaume Uni occupa la ville de Lomé jusqu’en 1919. A la fin de la guerre, la France reçut de la SDN (Société des Nations) un mandat sur les 2/3 du territoire se situant à l’est et le reste Royaume Uni. Cette partition de facto du territoire aboutit à deux protectorats. Après la deuxième guerre mondiale, le mandat accordé par la SDN fut transféré à l’ONU qui venait d’être créée et qui insista pour que les deux protectorats fassent place à l’autonomie.
En 1956, la partie du territoire confiée aux Britanniques décida par la voie des urnes son rattachement à la Gold Coast qui prendra le nom de Ghana après son indépendance en 1957.
Pour sa part, le territoire sous administration française votera en 1957 pour la mise en place d’un gouvernement autonome du Togo au sein de l’Union française. Viendra par la suite le scrutin du 27 avril 1958 qui ouvrira la voie à l’indépendance en 1960.
Ethnies, croyances et habitats
Les ethnies et les croyances
Le Togo propose tout au long de ses 650 km un très beau parcours à la rencontre des nombreuses ethnies et traditions qui le composent. Des populations Ewe et Guins au Sud, Ana et Tem dans la région Centrale, en passant par les Bassar, Kabyés et Tamberma de la région de la Kara et aux Moba-Gurma de l’extrême Nord. Ce sont autant de peuples restés profondément ancrés dans leurs traditions que le Togo offre à découvrir. Chaque ethnie a des traditions propres largement indissociables du contexte religieux.
Au Togo se mélangent ainsi toutes sortes de croyances: chrétiennes, musulmanes, animistes et vaudou. Malgré la pénétration du christianisme et de l’islam, les populations sont restées profondément attachées à leurs croyances animistes et à leurs coutumes ancestrales. Presque tous les groupes ethniques du Togo croient en l’existence d’un Etre supérieur auquel s’ajoute des divinités intermédiaires qui servent de relais entre les hommes et la divinité. Ces divinités intermédiaires peuvent avoir leurs adeptes et même leurs couvents.
Les féticheurs
Les habitations comportent souvent des autels familiaux sur lesquels sont faits régulièrement des sacrifices pour s’assurer la protection des divinités. Le rôle des féticheurs et des devins reste considérable. Mi médecins, mi- magiciens, ces féticheurs sont les dispensateurs de gris-gris, amulettes individualisées qui protègent contre les maléfices ou multiplient les forces de leur propriétaire. Partout une médecine traditionnelle, plus ou moins botanique, plus ou moins mystique, continue à s’exercer parallèlement à la médecine moderne.
Animisme et vaudou
La majorité des Togolais pratiquent l’animisme, croyances religieuses polythéistes, qui lient l’homme et les forces de la nature dans un ensemble de coutumes et de rites. Les pratiques religieuses ont principalement pour but de conserver ou de restaurer l’équilibre et l’harmonie entre toutes les forces de l’univers. Elles concernent tous les aspects de la vie. Les pratiques diffèrent largement selon les régions et les groupes ethniques, mais la plupart croient en un être supérieur et en d’autres divinités secondaires qui servent d’intermédiaires entre l’homme et le surnaturel. Elles comprennent souvent une forme de culte des ancêtres et une initiation sociale à la vie adulte dans la communauté, ainsi que diverses pratiques touchant la plupart des évènements et des activités: naissance, mariage, mort et vie dans l’au-delà, semailles, guérison des malades.
Dans le Sud on pratique beaucoup le vaudou ou des cultes basés sur l’adoration des grands esprits comme Legba, Hebiesso, Dan et Egou. Les initiés emploient une langue secrète et observent rigoureusement les coutumes et tabous religieux. Pendant les cérémonies vaudou, les adeptes entrent en transes profondes et communiquent avec les esprits.
L'habitat africain
Parcourir le Togo du Sud au Nord c’est aussi découvrir la diversité de l’habitat africain. Le long du littoral ce sont le plus souvent de simples cabanes au toit de palme. Dans le Sud du pays il s’agit le plus souvent de cases carrées ou rectangulaires. En remontant vers le Nord, la case en banco devient ronde. On y parle souvent de « soukalas » qui définissent l’ensemble des cases rondes reliées entre elles par un muret. L’habitat le plus caractéristique reste celui des tatas Tamberma, sortes de petites fortifications servant de demeure aux habitants de la région.
Patrimoine mondial et diversité culturelle
Les châteaux Tamberma sont reconnus comme patrimoine architectural universel et inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO sous le nom de KOUTAMMAKOU, pays des Batammariba. La diversité culturelle fait du Togo une destination de premier choix pour tous ceux et celles qui souhaitent rencontrer le caractère authentique de l’Afrique de l’Ouest. Il existe près de 50 dialectes africains mais le français que parlent la plupart des Togolais est la langue officielle. Beaucoup parlent également l’anglais et un bon nombre l’allemand. L’Ewe et le Kabyé sont les 2 principales langues nationales.